Coulées de boues à Leh
5 Aout
Ce matin, dans notre guest-house c’est le silence total … Pat part à la recherche du petit déjeuner que l’on a oublié de nous servir, et revient me dire que notre propriétaire est en pleurs, venant d’apprendre qu’une coulée de boue a dévalé la montagne cette nuit, ensevelissant des habitants de Leh sur son passage; on la sent très perturbée, car au Ladakh, nous dit elle ,ils sont peu habituée à des catastrophes.
Dans la ville toujours ce même silence, toutes les boutiques sont fermées; pas de ladakhis dehors mais les touristes qui déambulent en se demandant ce qui se passe. Nous les suivons pour découvrir, à l’est de la ville, un quartier entièrement dévasté par un torrent de boues, ainsi que la station de bus et la moitié de l’hôpital. Les habitants sont là, essayant avec leurs pauvres moyens de sortir les cadavres: sous la chaleur la boue a déjà durci et il faut la pioche pour y arriver.
Nous préférons ne pas rester à jouer les voyeurs et, à 3500m d’altitude, il ne faut pas trop présumer de nos forces pour apporter notre aide; le mieux est de ne gêner personne.
A moto nous découvrons l’étendue des dégâts; la coulée de boue a complètement dévasté des villages environnants : Chocklamsar (le village Tibétain), Phiyang, où nous avions passé une si bonne journée, etc… Leh est coupé de tout , les ponts ont été emportés, et les routes disparues .
C’est la panique totale ici. Nous partons voir ce qui est arrivé à notre Baby-lama à Spituk. Heureusement la vallée de la Nubra n’a pas été touchée et nous le voyons arriver entouré d’une foule de croyants. Après le cauchemar, la beauté et beaucoup de sérénité.
Comme on s’y attendait, la fête et ses danses sont annulées mais nous avons la chance d’entrevoir l’enfant,qui fait un « bonjour » à tous avant de débuter sa vie monastique… au long cours !!!!
Les jours suivants, la ville est toujours fermée, les secours s’organisent et les jeunes touristes sont appelés en renfort, mais le travail est rude et ils ne tiennent pas très longtemps…!! Nous retrouvons Guy et Geneviève épuisés, revenus de Lamayuru en traversant les rivières sur des troncs d’arbres et ayant côtoyé des villageois transportant le corps de leurs proches. On les sent très choqués. Chris et Jean Luc ont fait demi- tour; ils ne pourront pas continuer leur trek car tous les permis sont suspendus; 3 trekeurs et leur guide Français ayant disparus.
Des Français se regroupent espérant obtenir de l’ambassade des avions pour quitter Leh car il leur est impossible de revenir par bus à Delhi. Heureusement notre billet d’avion est booké pour le 12 aout. En attendant avec notre moto nous essayons de trouver des routes qui ne soient pas coupées. Nous visitons ainsi le palais de Stock,
et surtout nous arrivons au monastère de Mathos pendant la cérémonie de prières pour les morts: surprenant et très beau.
Pour cette dernière soirée à Leh, nous accompagnons les habitants dans la ville où, dans une interminable procession aux chandelles de plusieurs km, tous se sont rejoints dans une dernière prière pour leurs morts. Quelle émotion de les entendre tous chanter, toutes religions confondues, dans la même douleur.
A notre retour, notre gentille hôtesse nous a préparé de délicieux momos que nous prenons tous ensemble dansSon salonqu’elle nous a ouvert pour l’occasion
A bientôt nat
impressionnant , on a suivi le drame sur les télés françaises en se demandant ce qu’il en était pour vous