Massacre à la tronçonneuse à DELHI

Nous ne pouvons pas quitter ce beau pays de l’Inde sans vous raconter notre stupéfaction à notre retour à Delhi: notre rickshaw refuse de nous déposer devant notre hôtel !!  Nous insistons…

« Voyons, monsieur, il y a un peu plus de 15 jours  nous pouvions y aller, alors  pourquoi pas aujourd’hui ?… »

Entre temps la municipalité avait décidé de remettre les immeubles du quartier selon les « normes des permis de construire»…qui avaient été quelque peu modifiées au cours des générations passées.

Et voilà le résultat après quelques coups de « tronçonneuses » engagés et financés par la mairie !!!

Le restaurant conseillé par notre guide se trouve ainsi sur le toit d’un immeuble quelque peu « tronqué » !! Et les écoliers font leurs devoirs dans ce qu’il reste de leur chambre

Bien entendu les remises en état sont aux frais de chaque propriétaire!! A suivre donc … 

Le reste de Delhi est à  peu près dans le même état de chantier, car les travaux pour accueillir les jeux du Commonwealth le 4 octobre, ne sont absolument pas prêts…  pour cause de corruption !

Mais Delhi, c’est aussi une agréable promenade; après le ramassage scolaire du petit matin,

un tour au marché musulman,

et le retour en métro avec ses queues « très sages » qui font notre admiration!

Et avant de rentrer en France: une dernière note de poésie indienne au hénné,…

A bientôt…en janvier Nathalie,

je laisse la conclusion à  mon  Pat « qui se la joue à  la dure !! »après ces 3 semaines au Ladakh

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Les voies du Ladakh suite..      

Quant aux voies célestes,c’est une autre, et belle, histoire.

  Il faut tout d?abord comprendre que Tibet, Ladakh, Népal et Bhoutan sont une même ethnie déchirée par la « géo/politique?? ». Si les 2 derniers sont pays indépendants, Tibet et Ladakh ont été  eux« sectionnés » à la hache jusqu’à « partager » le lac Pangong en 2. Le trop célèbre Tibet aux chinois, et à l’Inde le discret Ladakh. Sous la neige de mi- sept à mi-avril à-30°!, il sont, profondément accrochés à leurs rudes montagnes  et d’ailleurs le faciès de ces populations n’est ni chinois ni indien, mais bien « montagnard »

Sa position frontalière fait de la région un axe militaire stratégique qui justifie la présence de 150 000 soldats, plutôt placides mais ne passant pas inaperçus.
 Religieux dans l’âme et mystique dans le comportement quotidien, le Ladakh accueille une grande population de réfugiés civils tibétains (principaux pourvoyeurs de très nombreux marchés, mais aussi premières victimes des désastreuses coulées de boue dans leur village de choklamsar..)

En nous envolant pour le Ladakh, je pensais partir au pays des Yaks et des Yurtes. Mais de ceux-ci, point! Les yourtes c’est en Asie centrale, Mongolie en particulier. Nous ne verrons que des tentes/parasols qui sont en fait des parachutes de l’armée (dont nous rapporterons un exemplaire [clandestin]: 13 kg de tissu, des ficelles partout et 7m de diamètre). Superbe!

Quant aux yaks, c?est aussi en Mongolie, mais surtout au Népal et au Tibet voisins. Hors la rencontre de quelques beaux spécimen, nous verrons surtout des dzos (croisement yak+vache)

Le plus frappant en arrivant au Ladakh est bien la multitude de Monastères tibétains! Tous similaires sans être identiques, nichés dans des vallons ou perchés sur des sites improbables; ils font le décor et sont la vénération des multiples fidèles de cette région. Domaine sacré et mystérieux,  plus tibétain que le Tibet lui même -dit on-, cette région n’usurpe donc pas son titre de « petit Tibet ».

 Partout dans le paysage: des lieux de prières, des moulins en pleine campagne, des drapeaux de prières sur les maisons et les monuments, des processions parfois et dans l’air des psalmodies de mantras !!. Tout le monde ici croit en la réincarnation, ou se comporte comme si l’on devait l’être.(ce qui, personnellement, me va très bien, tant je pense que j’aimerais un jour me transformer en bon crabe sur l’estran plutôt qu’en tas de poussière!!)

La population, d’une gentillesse et d’une sensibilité touchantes, est craintive face aux esprits de la nature et a donc beaucoup souffert des dramatiques événements.Ils nous ont fait partager leur peine lors de la procession aux flambeaux qui rassemblait une énorme foule « inter-religions » où Indhouistes , Bhouddistes (rouges ou jaunes du bonnet), Jaïnistes, Parsis, Sikhs, Musulmans et Touristes de tous poils marchaient ensemble en chantant, et -plus gaiement :l’original accueil du « Baby-lama » au monastère de Spituk.

Il y aurait trop à raconter pour exprimer le sentiment qui émane de ce pays, et laisserai le dernier mot -noblesse oblige- au Dalaï lama, à qui l’on demandait:
« Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans l’humanité ? », il répond:
« les hommes parce quils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils perdent de l’argent pour recouvrer la santé.
Et à penser anxieusement au futur, ils en oublient le présent de telle sorte qu’ils finissent par non vivre ni le présent ni le futur.
Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu ».!!!

 Et si ce garçon philosophe, a bien dit :
« Les seules pensées zen que vous puissiez trouver en haut d’une montagne sont celles que vous avez apportées avec vous » (Signé: Robert Maynard Pirsig dans « traité du zen et de l’entretien des motocyclettes »-sic!) Je dois ajouter que moi, qui devais être un peu pauvre en pensées zen,  j’ai  découvert un pays si loin de nos références quotidiennes, mais si proche du ciel qu’il me faudra certainement du temps pour « absorber » ce rêve.

Mais vous vous dites: le pauvre Patrick est devenu complètement mystique et a perdu le sens de l’humour »!
Alors avant de vous quitter, je vais vous dérider en vous narrant (non, je n’ai pas dit marrant!!) l’us de cette population; cependant un peu démodé à ce jour.
«  Le droit d’aînesse permet à l’ainé d’hériter de tout ce que possèdent les parents. Les cadets mâles peuvent rester au foyer de l’ainé et profiter de tout à condition de ne pas se marier.
La femme de l’ainé devient alors celle de toute la famille (sinon elle est virée!). Les enfants des uns sont donc ceux de tous, vu qu’il n’y a aucune certitude sur la paternité.
A l’inverse, un cadet peut devenir l’époux d’une riche  héritière et de ses soeurs si elles le désirent sinon elles peuvent épouser un ainé, ou se faire nonnes ! (mais ça c’est justement moins marrant!)
La polygamie a été abolie en 1941; cependant les coutumes ne disparaissent pas si vite, surtout quand il s’agit de survivre » (extrait du Routard)
 Alors si ce n’est pas « de  l’Amour » ça ! et même au… 2° degré !!

J’espère vraiment que nous aurons pu, un tout petit peu et en quelques mots et images, vous faire partager nos 3 semaines d’émotions au Ladakh.

 A bientôt en Ethiopie.   Jouley, jouley !!!

PATRICK