A Harar, ville des hyènes en tous genres!
A pied, et à cheval dans le massif du Balé …
Après quelques jours de repos à Addis où nous découvrons le plaisir de buller sur le gazon de la piscine du Ghion-hôtel, nous prenons le superbe Skybus (avec petit déjeuner servi) pour Harar ,ville classée au patrimoine mondiale de l’Unesco. Cette ville fortifiée, proche de la frontière de la Somalie et de Djibouti, est vraiment originale avec ses nombreuses mosquées dans ce pays chrétien. Elle est d’ailleurs considérée comme le 4° lieu saint de l’islam!! et a été interdite d’accès aux non- musulmans jusqu’à la fin du XIX°… Il est agréable de s’y promener (contrairement aux autres villes d’Ethiopie) au détour de ruelles qui nous rappellent Mikonos avec ses maisons blanches peintes dont les portes sont parfois de couleurs pastel.
On peut y visiter, entre autres, la « fausse »* maison d’Arthur Rimbaud connu ici, non pas pour sa poésie, mais pour son sens du commerce et surtout…de ventes d’armes! (un explorateur doublé d’un hyène…)
*« fausse » car ne connaissant pas son adresse, il a été plus simple de lui en inventer une pour en faire un musée
le soir nous ne manquons pas d’assister au « banquet des hyènes », très impressionnant! Plus qu’une attraction touristique, c’est un moyen qu’ont trouvé les habitants pour se protéger des nombreux hyènes qui rodent autour de la ville .
Un petit tour au marché aux chameaux à Babile, joli village à une heure de bémo,.à l’aller…mais le retour se fera à moitié à pied car le moteur a explosé en route! (j’ai bien cru que je cramais moi aussi!)
Nous voulions voir à quoi ressemblait la 2° ville la plus peuplée d’Ethiopie: Dire Dawa, créée
grâce aux Français, et à leur chemin de fer reliant Djibouti. Mais hélas faute d’entretien celui-ci n’existe plus et nous avons découvert une ville complètement morte et les maisons construites pour les ingénieurs français à l’abandon. Fini le marché de contrebande! Fini les embarquements de Khat ( le tabac frais) pour Djibouti, maintenant le transport se fait par avions entiers!
La route vers Addis est toujours aussi belle et fait oublier l’inconfort de nos 10h de bus de retour !!
A pied, et à cheval dans le massif du Balé
Cela faisait longtemps que nous désirions faire un trek, et nous avons sauté sur les conditions offertes dans ce massif pour tenter notre 1° expérience de 5 jours de trek.
Départ de Dodola pour grimper jusqu’à près de 4000m d’altitude. Aidés par une superbe organisation mise en place en 1997 par les allemands et les guides locaux: Un guide (150 Birrs/j) « Omar »nous accompagne tout au long du trek, ainsi qu’un garçon d’écurie et son cheval (40 birrs soit moins de 2 €/jour chacun) porte-bagages, et nourriture que nous avons achetée à Addis et sur place. Selon notre désir nous pouvons prendre des chevaux pour certaines étapes.
Tous les soirs un refuge nous attend entièrement équipé et tenu par une famille locale. Malheureusement: les « maitres de maison », tous musulmans, sont beaucoup trop occupés avec leurs 2 ou 3 femmes et familles et laissent donc à leur plus jeune femme l’entretien de ces « lodges »!! Et petit à petit tout est cassé…mais heureusement le magnifique paysage est là!!
Une première journée assez dure pour Nat qui, à coup de Diamox, tente de soigner son mal d’altitude;18 Km qui grimpent dur ,mais heureusement que les chevaux vont m’aider à atteindre le premier lodge de Wahoro( 3300m)
.le 2° jour:13 Km, de 3400 à 3800m, jusqu’à Angafu au milieu des champs de curry suvage, malheureusement « radio-ethiopie », notre garçon d’écurie, n’arrête pas de jacasser avec notre guide. Qu’ils sont bavards ces éthiopiens!!
Le 3° jour, 16 Km, entièrement à pied, pour rejoindre Mololicho; 7h45 (tout de même!!) au milieu d’un paysage époustouflant de jeunes lobélias ,et d’ herécas/thym mais quelquefois noircis par les brulis traditionnels;
4°jour: Beaucoup de cheval aujourd’hui pour ces 18 Km en 7h. Nous arrivons pile au moment d’un déluge de grêle glacée au refuge de Duro.
5° jour: 20 Km en descente. Nous ne prenons qu’un cheval pour soutenir le dos de Pat. Nous avons tout particulièrement pensé à nos petits fils en photographiant au cours de ce trek, ces 2 jeunes bergers…agés, comme eux de 3 et 5 ans. Ici le travail n’attend pas le nombre des années (par contre nous n’avons pas vu d’enfants souffrir de faim; ce pays croule sous la nourriture aujourd’hui)
Ce trek qui aurait pu être un pur moment de bonheur s’est trouvé contrarié par le « chapardage » de mon blouson et de l’écharpe de Pat! C’est la première fois que nous nous faisons voler lors de nos voyages et AUTANT !!!!
Pour nous reposer: direction les bains chauds de Wondo-Genet, un vrai régal! Dommage, encore!, qu’une bande de jeunes guides locaux nous empêche une fois de plus de nous promener tranquillement dans le village !
Vive l’Asie ou non seulement nous pouvons nous promener où bon nous semble, mais où en plus nous devons régulièrement refuser les invitations trop nombreuses !!
Après un dernier petit arrêt à Ziway où il fait bon flâner près du lac éponyme avec tous ces oiseaux, nous prenons notre dernier bus, retour à Addis, où quelques jours de shopping et (de piscine) nous attendent avant notre retour en France.
Durant tout ce voyage, nous n’avons eu aucun problème pour trouver des hôtels car ce pays en regorge; par contre attention au bruit…car tous, sans exception, sont des « hôtels de passe » où les serveuses de 16 ans et + tiendront compagnie pour moins de 5 € la nuit :100B (dixit nos copains célibataires!!). Il faut dire que le salaire mensuel d’un garçon de salle d’hôpital est de 250 B (12€) et celui d’un chauffeur de 600 B (26€). La vie est donc particulièrement bon marché …Je vais donc faire un peu de shopping
A l annee prochaine
Nat
au lieu de depenser ton argent en shopping ,tu aurais pu offrir une nuit torride à Pat , à 5 euros,il ne fallait pas hésiter
Vous soulevez dans le dernier paragraphe la polémique autour de la prostitution de très très jeunes filles sur place… Malgré les lois locales impossible de faire changer la situation, c’est bien malheureux…
Il faudra beaucoup de temps pour faire respecter ces lois!!!!!
Bonsoir
Je suis tombée par hasard sur votre site et je voulais vous féliciter pour avoir partagé vos aventures avec tant de profondeur. En tant que parfaite inconnue j ai moi même voyagé en Afrique et j aime ses contrastes culturels forts, son cru. Malgrés tout, je voulais simplement vous interpeller vis à vis d une de vos photos ou vous sembler pratiquer l équitation sur un cheval famélique, n avez vous pas observe sa souffrance, ses oreilles baissées, ses yeux à demi fermés, son port de tête bas, son pelage terne, n avez vous donc pas été touchée par l état de cette bete, et n avez vous donc pas pu marcher par vos propres moyens vos qui mangez et dormez à votre guise ? Contrairement à la population locale (que l on pardonne presque pour la maltraitance envers les betes de somme compte tenu de leur besoins et ressouces..) Il me semble que vous auriez pu faire preuve d une certaine humanitude avec cet animal…Sans compter que la joie d atteindre un sommet sur ses 2 jambes est incomparable. Mais peut être avez vous un handicap qui vous aura empecher cet effort, dans ce cas, veuillez m excuser pour mon observation critique. Jimagine que vous ne publierez peut etre pas ce message et je comprendrais. Merci de m avoir lue. Stéphanie