Prisonniers des guides a Turmi
Avant de partir pour Harar, nous prenons la precaution cette fois de programmer nos voeux a Alois dont l anniversaire est le 6 mars
BON ANNIVERSAIRE …
et nous te dedions personnellement ce compte rendu d une fete traditionnelle comme tu les aimes
ab-bat et e-nat (pere et mere en amharique)
Par bonheur, le dernier saut jusqu’à Turmi nous a été offert par le docteur Hu, qui avait une superbe voiture (mais logeait dans un hôtel aussi pourri que le notre) et semblait assez content de rencontrer des « Farenjis »qui avaient voyagé 3 mois en Chine, et qui aimait beaucoup son pays. Il nous a gentiment proposé de passer la journée du lendemain avec lui: nous avons ainsi pu visiter un village Hamer où le Docteur/chirurgien a posé avec toutes les jeunes filles du village. (sa femme va être jalouse de toutes ces photos…payées bien sur!!!) a defaut de ses cliches voici Pat (et sa femme est tres jalouse!!!)
En outre nous avons pu aller avec lui et une jeune japonaise: Aïkiko qui s’est jointe à nous pour une cérémonie de l’Oukouli.objet d une tirade de Pat :
L’Oukouli, ou le saut des bœufs.
A l’âge de son mariage (+ ou- 18 ans) le jeune adulte doit passer l’épreuve de l’Oukouli . une festivité pour tout le village et les environs, qui rassemble des centaines de participants, tous en tenue… locale!
Les garçons se peignent mutuellement le visage avec peu de moyens mais beaucoup d’adresse,tandis que les filles réclament déjà leur dose de « wipping » (flagellation) aux beaux garçons qu’elles désirent et à qui elles veulent montrer leur courage. La badine frappe sans mollesse le dos des filles et les mettent au sang. Les coups provoquent un bruit cinglant – dont un me passa si près que je pensais vraiment l’avoir reçu!! Les fibres du bois restent souvent accrochées à la peau de sa réceptrice, mais elles en redemandent encore pour montrer leur courage et leur amour (l’amour vache?).
Elles ne boivent pas mais s’excitent mutuellement dans des danses collectives quasi hystériques, faisant tinter les clochettes qu’elles portent aux mollets et aux bras.
Quant aux hommes adultes; avant le « saut » ils carburent au café local, mais passeront aux choses sérieuses dans la soirée: bière locale et alcools à base de miel (Tedj:genre hydromel, mais encore + dégueux!) qui auront raison de la leur (raison) …
Tandis que les organisateurs alignent les bœufs (parfois jusqu’à 30) le jeune prétendant, entièrement nu et un simple roseau croisé sur les épaules, arrive avec son témoin -son meilleur ami. Il devra parcourir 2 allers-retours « sans faute » sur le dos des bovidés et toute chute (supérieure à 1) sera fatale à sa réputation et il sera à jamais banni de tous.
Les femmes font cercle autour du héros pour l’encourager.
L’aller aura été pour nous: 1 bonne heure de marche dans la montagne après 1h de voiture dans des conditions dignes de la Croisière Jaune de Citroën. Le retour sera moins…direct puisque nos « 3 guides » obligatoires, se sont d’abord trompés de chemin (l’un d’eux aurait « brouté » trop de khat) et ensuite se sont perdus, Heureusement Aikiko avait un sifflet sur elle, ce qui nous a permis de nous signaler à des Hamers..qui ont bien entendu monnayés à nos guides leur aide pour retrouver la bonne route . J’adore, même entre eux!!! et nous avons poursuivi dans la nuit noire, portant de la voix pour retrouver la voie!
Tout finit bien dans cette aventure à laquelle nous avons pu participer grâce au 4X4 et à la gentillesse de notre « ami chinois ».J’oubliais!? Quant à l’épouse de notre jeune héros? Elle attend chez elle le retour glorieux de son « sauteur de bœufs » pour consommer leur mariage. Tandis que celle du Dr Hu Qiao attend à Zhengzhou son retour de 2 années de mission ONG en Éthiopie.!! Fin de Pat
Bref nous n’avons pas un très bon souvenir du sud où nous avons vraiment eu l’impression d’être prisonniers d’une maffia de guides,nous espionnant dès notre arrivée dans les hôtels, et nous empêchant de nous promener seuls dans la campagne…et surtout nous obligeant a les payer (ou plutôt leurs bières!!) alors que nous avions déjà un guide avec nous!
Et quelle honte que ce « marché aux esclaves » ou au bétail – comme vous préférez- où les guides, à notre arrivée dans le village, alignent les habitants; à nous de choisir pour les photos!!!(montrez vos dents!, Ah! la belle croupe!!) et l’agressivité qui monte quand vous refusez « d’acheter » la marchandise! Nous préférons vraiment les Asiatiques qui sont toujours tout sourire devant l’appareil (et réclament plutôt de poser avec nous!)
Ici, nous faisons vraiment un retour au moyen âge, et même plus avant!. Ces gens vivent dans leur case sans eau ni électricité, habillés de peaux de chèvres (mais surement avec un téléphone portable..car le monde entier en a…sauf nous en voyage !) Les femmes ne se lavent pas de peur de ne pas pouvoir avoir d’enfants!!…je ne vous dis pas l’odeur…« des petites Pépées ».
C’est assez extraordinaire de pouvoir les voir tous au marché, qu’il mettent souvent plusieurs jours à atteindre à pied, vendant leur tabac, l’alcool qu’elles fabriquent pour les beuveries de leurs bonshommes, leur miel et leur artisanat (Pat n’est pas sympa!, il n’a pas voulu que je m’offre une jupe en peau de chèvre pour le mariage!!!)
Mais les conditions de vie sont vraiment sommaires pour les « backpackers » tant du point de vue des transports, que des logements, et surtout de la nourriture! C’est au choix « spaghetti » ou « riz »midi et soir bien entendu; du thé, suivant l’humeur du patron,(c.a.d; 1jour /3), idem pour le café..et du pain à gogo…10 jours de ce régime, c’est pire que Dukan!
Un dernier 4×4 pour rejoindre Konso, cette fois à travers le pays Arbore, gentiment partagé par Christian (féru d’histoire Française) et Lissy; de bien sympathiques Munikois …vivant à Barcelone , puis nous partons pour Arba-Minch, nous « ressourcer ». Le jardin du Tourist-hôtel est un vrai…« paradis »?? sur lequel veillent les prêtres orthodoxes qui transmettent la messe par haut parleur..à fond! à 4h du matin jusqu’à 8h45!!. Ce supplice chrétien a même quasiment réconcilié Pat avec les muezzins.
Enfin c’est avec Ronnie et Maggie, des américains passionnés de fleurs, que nous partons rendre visite aux Crocodiles et aux Hippos sur le lac Chamo, où les monstres de 6 m et + pour les uns, et de plus d’1 tonne pour les autres, sont vraiment impressionnants.
Vous voyez, nous avons presque fait le tour du monde des nationalités! Nous adressons ici un sincère merci à tous ces amis de quelques heures dont nous gardons de chacun un merveilleux souvenir C’était super sympa…et puis ils nous donnent aussi des idées pour préparer nos futurs voyages!!!!
et, suivant une tradition locale, partageons avec ses femmes la « calebasse » de l amitie
Nat
Merci mes chers Parents pour vos voeux et ces merveilleuses photos et histoires qui m’impressionnent toujours autant: par votre courage et sans froid (qui sait si le « presque » coup de fouet n’a pas
été une tentative de séduction! ou bien que le guide se perde…une tentative de déduction…monétaire).
Je vous embrasse fort depuis l’Autriche ou une dernière session de snowboard m’attend avant le retour au boulo!
Alois
extra super ,une remarque cependant ,avec Odile c’est la même chose je la flagelle et pour me montrer son courage ,elle me dit ,encore ,encore
C’est très intéressant mais après toutes ces photos de gens tout nus, je me demande comment vous allez vous habiller en revenant en France
Chers amis,
un immense merci pour ces presque 3 mois de reportages: vous êtes devenus de vrais « pros »!
Ainsi nous avons pu voyager avec vous et admirer (confortablement installés) payasages, populations et traditions grâce aux photos et commentaires tous plus intéressants les uns que les autres.
A bientôt, car votre retour doit approcher; nous vous attendons dans la région lyonnaise, où nous nous lavons, nous ne nous flagellons pas, sommes habillés et pouvons vous recevoir dans une maison
qui vous est ouverte. Amitiés
France et François
Grâce à vous nous avons fait un merveilleux voyage…en toute sécurité et confort….Bravo pour ces reportages toujours aussi passionnants
Merci encore et à très bientôt
Didier et Marie-Christine